Le salaire de l’agent immobilier salarié en agence et du VRP immobilier
Au sein d’une agence immobilière deux situations sont possibles : dans le premier cas le négociateur immobilier, ou conseiller immobilier, est salarié de l’agence, percevant un salaire fixe négocié entre lui et le directeur d’agence. Le négociateur immobilier salarié ne dispose pas forcément de la carte professionnelle, il effectue des transactions immobilières auprès de clients qui lui remettent un mandat de vente. C’est le statut le plus protecteur, car il ne fait pas dépendre la rémunération du conseiller de ses résultats en matière de vente.
En revanche ce rôle sous cette forme a tendance à se raréfier : pour pallier la volatilité et l’imprévisibilité du marché, les directeurs d’agences, qu’elles soient indépendantes ou franchisées, embauchent le plus souvent leurs négociateurs en tant qu’agents commerciaux indépendants VRP (Voyageur Représentant et Placier). La plupart du temps le VRP ne travaille pas pour son compte : il travaille pour le compte de l’agence immobilière qui l’emploie, via un contrat de VRP exclusif. Il bénéficie d’un revenu minimum professionnel garanti, mais ne dispose pas de la carte professionnelle d’agent immobilier. Il existe toutefois des VRP « multicartes » pouvant travailler pour le compte de plusieurs employeurs.
L’agent commercial indépendant VRP peut percevoir une rétribution garantie équivalente au SMIC, cette partie fixe du « salaire » n’évoluant que très peu au fil des années. Elle est en revanche augmentée des commissions qu’ils réalisent sur les ventes, et qui dépendent de l’agence, de la franchise, et des conditions négociées entre l’agent commercial et la direction. Il est rare de rencontrer des VRP rémunérés uniquement à la commission, l’intérêt du statut étant précisément la stabilité permise par une rémunération en partie fixe.
Le paiement à la commission sur vente : négociateurs immobiliers et mandataires immobiliers
Le mandataire immobilier comme un grand nombre de conseillers immobiliers, est rémunéré à la commission. Il perçoit un pourcentage sur chaque transaction, vente, location, qui s’effectue via son intermédiaire et via un mandat. Le paiement de ces commissions est encadré par la loi Hoguet : l’argent doit obligatoirement transiter par une personne titulaire de la carte d’agent immobilier (le « mandant »). Les notaires ont interdiction de remettre une quelconque somme d’argent à une personne non titulaire de la carte professionnelle, même si c’est elle qui est titulaire du mandat pour la transaction immobilière. L’argent revient à l’agent commercial uniquement si la transaction va à son terme (signature de l’acte authentique de vente, ou du contrat de location), et ce quels que soient le temps et les efforts engagés.
Le montant des primes est par définition variable, et d’une agence à une autre ou d’une franchise à une autre, le pourcentage l’est aussi. On estime que la somme qui revient au mandataire, ou au négociateur, est comprise entre 3 et 8 % du prix de vente du bien. Il est à noter que la montée en puissance des réseaux de mandataires ne disposant d’aucune agence physique, agissant exclusivement via Internet en faisant travailler des agents commerciaux indépendants, a tendance à faire baisser ce pourcentage de rétribution. Le mandataire immobilier indépendant engage moins de frais que le négociateur travaillant en agence, puisqu’il exerce son métier le plus souvent depuis chez lui, mais il ne perçoit la plupart du temps que 2 à 4 % de commission, là où un conseiller immobilier peut engranger jusqu’à 8 % du prix de vente du bien. Un certain nombre de mandataires immobiliers n’exercent d’ailleurs pas cette profession à plein temps, mais en complément d’une autre activité professionnelle.
Concernant l’attribution des commissions de vente et leur calcul, on peut préciser que plus le bien immobilier est petit (en surface), plus la commission a des chances d’être forfaitaire, en revanche plus la surface est grande et le prix élevé, plus cette commission est dégressive. Les commissions ne sont plus plafonnées par la loi en France. Les honoraires de location sont eux plafonnés par la loi Alur depuis 2014. Ils sont estimés entre 11 et 15€ TTC par mètre carré suivant l’endroit où se déroule la transaction (on ne loue pas au même prix un deux pièces à Paris ou à Tulle). Ils sont accompagnés de frais supplémentaires, par exemple pour la rédaction du contrat de bail ou de l’état des lieux avec les clients.
Gérer les variations de revenus dans l’immobilier
C’est à ce moment qu’il convient d’aborder un point important concernant la rémunération à la commission : le plus important n’est pas tant de vendre des biens le plus cher possible : ils sont rares sur le marché, et les clients en mesure de se les offrir, encore plus (tout le monde ne travaille pas sur la Côte d’Azur ou à Paris, où certaines commissions de vente atteignent six chiffres). La bonne façon de procéder est donc de réussir à s’assurer un important volume de transactions. C’est possible bien sûr pour un mandataire ou un agent commercial freelance qui dépenserait beaucoup d’énergie, ou se trouverait dans un secteur particulièrement dynamique, mais c’est encore plus facile pour un conseiller immobilier travaillant dans une agence immobilière avec pignon sur rue. Une enseigne comme Office Immobilier prend le parti de garantir à ses conseillers des volumes de transactions constants : plus il y a de biens disponibles à la vente, et plus il y a de clients potentiels, plus les conseillers de l’agence sont susceptibles de réaliser un nombre important de transactions, et donc de générer une rémunération intéressante.
Il est difficile de donner des chiffres de rémunération des négociateurs et agents immobiliers, car les situations et statuts sont variables, disparates. En début de carrière un négociateur immobilier indépendant qui réalise une à deux ventes par mois peut percevoir une rémunération brute d’environ 4000€ par mois, ou… zéro euro, si aucune vente n’est conclue ! Mais certains agents commerciaux perçoivent régulièrement des rémunérations de plus de 10 000€ bruts par mois. Le rapport du Syndicat National des Professions de l’Immobilier (SNPI) mentionne que les négociateurs immobiliers affichent en général un salaire brut de 38 600€ annuels (pour les hommes) et 37 500€ annuels (pour les femmes) [source LeFigaro Immobilier].
On peut estimer que le salaire d’un négociateur immobilier freelance sera fonction de son implication et de son réseau. L’expérience est aussi un critère en fonction duquel la rémunération augmente significativement, et la formation apporte des réponses concrètes aux évolutions législatives qui émaillent régulièrement le milieu de la transaction immobilière. Il est communément admis qu’un négociateur immobilier indépendant, mandataire, VRP, ou agent immobilier, gagne mieux sa vie en étant sur le terrain : c’est une profession où il vaut mieux payer de sa personne pour faire des affaires !
La situation la plus confortable reste d’aspirer à devenir directeur d’agence immobilière : avec en moyenne une rémunération de plus de 110 000€ annuels, c’est l’évolution de carrière qui est la plus intéressante financièrement. Attention cependant : les directeurs d’agence, franchisés, indépendants, ou même salariés dans un réseau, ne comptent pas leurs heures de travail, et les responsabilités leur incombant sont nombreuses.